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le bateau

Découverte d'un pur-sang

C'est à la suite d'une petite annonce laconique "Vend plan Sergent de 1958 de 12m", publiée en 1999, que Nicolas Le Corre, actuel propriétaire, découvre, au fond du port de St Raphaël, un bateau délabré, presque une épave. Mais derrière des transformations catastrophiques, une horrible plastification du pont et du roof, des pourritures importantes, des fuites inquiétantes, la coque de Marguerite interpelle. La finesse de sa carène et son interminable allonge de voûte étonnent.

Après quelques recherches historiques… le vilain petit canard aperçu à St Raphael s'avère être un véritable      "pur-sang" oublié depuis plusieurs décennies. Thétis II, le deuxième voilier de l'armateur André Jomeau, était le voilier le plus extrême d'une saga novatrice.

 

 

 

Les Thétis

André Jomeau, régatier et industriel parisien, commande trois voiliers de course à François Sergent. Tels les       Pen Duick de coque noire) ou les Gitana en bleu marine), les Thétis étaient dessinés exclusivement à la régate ou à la courses au large et portaient une couleur reconnaissable : le "vert d'eau". Marguerite est le dernier des Thétis à encore naviguer.

-  Le premier de 1950 : Thétis était un sloop de course de 10,50m.

-  Le numéro 2 de 1958 : Marguerite (ex Thétis II) est un cotre de 39 pieds classe III du RORC.

- Le numéro 3 de 1966 : Thétis III était un course croisière de 11,   

Marguerite, un voilier de 1958 révolutionnaire !

A la demande de René Jomeau, François Sergent planche, dès 1955, sur la conception d'un nouvel "Ocean Racer" de 39 pieds, destiné aux courses du RORC.

Conforté par les performances de ses précédents bateaux de course (Eloise, Marie Christine, Aquilon et Stémaël…), François Sergent poursuit ses recherches sur la réduction de la surface mouillée. Il dessine une coque dotée d'une quille courte et imagine, pour conserver un maximum de précision à la barre, un safran déporté et articulé sur un aileron. C'est un défi architectural !

L'architecte naval,  François Sergent

Fort de ses études sur les déplacements légers, François Sergent souhaite faire construire un voilier de course de moins de 6 tonnes et demande aux Chantiers Croizer de relever le défi. Du choix des essences de bois à l'échantillonnage de la structure, du gréement en passant par l'accastillage, tout est sujet à réflexion pour économiser du poids.

Tout en inox, léger et abordable, l'accastillage (winchs, ridoirs et encore quelques poulies), dont était équipé Marguerite, a été imaginé par François Sergent. Après guerre, n'étaient disponibles que de lourdes pièces en bronze que les plaisanciers faisaient venir d'Angleterre. François Sergent s'associe à l'armateur de Marguerite, pour lancer la fabrication et la commercialisation de cet accastillage révolutionnaire. Plusieurs voiliers de course de La Rochelle seront équipés "Jomeau" avant que "Goyot" ne révolutionne à son tour le marché de l'accastillage avec des pièces en aluminium.

Le plan François Sergent, à la suite d'un an d'étude et de deux ans de construction, ouvre une nouvelle voie architecturale navale dont les principes de légèreté et réduction de la surface mouillée font toujours école aujourd'hui.

Trois voiliers de course seront construits sur les mêmes plans. Geffrel et Gerveur, les "sister ship" de Marguerite sont sortis du Chantier Bouguignon en Arles. Seul Geffrel a été retrouvé mais n'est toujours pas restauré.

Restauration de Marguerite

De la "babouche" au pur-sang"

Le bateau retrouvé en 1999 à St Raphaël ne ressemblait plus à grand-chose ! Les usagers du port le surnommaient la "babouche". Doté d'un moteur trop lourd, le vieux voilier n'était plus dans ses lignes. Sa jupe, si fine, était sous l'eau et l'étrave s'exhibait telle une savate. La plastification du pont et du roof laissaient imaginer une pourriture avancée.

Grâce aux plans fournis par Madame Paule Sergent, Nicolas Le Corre et son équipage se sont lancés dans une restauration conforme aux plans d'origine.

2000-20004 : reconstruction du pont, hiloires, roof, cockpit et aménagements.

2006 : structure axiale (remplacement de tous les boulons de quille et de structure).

2010 : structure transversale (restauration des varangues et pieds de membrures, galbords et ribords).

2013 : modernisation du plan de pont et des manœuvres et  lissage des œuvres vives.

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